Les transitions numérique, industrielle et écologique bouleversent en profondeur les chaînes logistiques.

La performance de la supply chain dépasse aujourd’hui le seul enjeu de la rentabilité. Elle intègre désormais des dimensions sociales, environnementales, technologiques.

Pour les professionnels de la supply chain, il faut donc prendre en compte une multitude de nouveaux paramètres dans les projets, tout en sachant qu’à tout moment, la chaîne logistique peut être impactée par un contexte, des évolutions de marché et des événements imprévus.

Dans ces conditions, les équipes supply chain doivent être capables de conjuguer agilité et durabilité. Une évolution rendue possible par un management proactif, alimenté par la maîtrise des données et l’utilisation efficiente de solutions métiers.

Une performance de la supply chain devenue multidimensionnelle

Traditionnellement, la performance de la supply chain se mesurait surtout en termes de rentabilité. Pour les équipes, l’enjeu consistait à réduire les gaspillages et maîtriser les coûts logistiques.

Bien sûr, la quête de rentabilité est encore d’actualité. Les équipes supply chain cherchent toujours à maîtriser les coûts, les délais, la qualité de service et l’efficacité opérationnelle. Mais cela n’est plus suffisant.

Sous la pression des nouveaux enjeux (transition écologique, attentes sociétales, digitalisation, incertitude, crises successives, etc.) un projet logistique performant englobe désormais plusieurs dimensions  en même temps :

  • Responsabilité environnementale : la diminution de l’empreinte carbone (mutualisation des transports, choix responsables, économie circulaire, recyclage, logistique inverse…) devient une composante incontournable des KPIs supply chain.
  • Souveraineté industrielle : la capacité d’une entreprise à maîtriser ses approvisionnements, sa production et la disponibilité de ses ressources critiques permet de réduire sa dépendance vis-à-vis d’acteurs ou de zones géographiques extérieures.
  • Dimension sociale et sociétale : les conditions de travail et le bien-être des équipes, la sécurité, la responsabilisation des partenaires et collaborateurs sont désormais au cœur de la chaîne de valeur.
  • Agilité et résilience : la capacité à absorber les aléas (ruptures, accidents, crise sanitaire ou géopolitique), à réorganiser vite et à anticiper les évolutions, fait la différence sur un marché instable.
  • Technologie et pilotage par la donnée : les outils digitaux, l’IA, la simulation avancée offrent une visibilité temps réel, une traçabilité, une prédictibilité et de nouvelles possibilités d’optimisation.

La performance de la supply chain réside maintenant dans la convergence de toutes ces dimensions, parfois difficiles à concilier. Les entreprises qui embrassent cette complexité construisent une supply chain non seulement rentable mais surtout durable (financièrement, environnementalement et socialement).

Un nouvel état d’esprit pour piloter les projets : entre agilité et stabilité

Ces évolutions révolutionnent la façon dont on conduit les projets supply chain. Dès la définition du cahier des charges, il s’agit de penser en termes de performance élargie. Chaque projet doit intégrer les nouvelles dimensions de la performance supply chain dans ses objectifs.

Pour répondre à cet enjeu, les projets doivent concilier agilité et robustesse. L’enjeu est de piloter des projets capables d’absorber les variations sans perdre en stabilité, et d’être robustes sans devenir rigides.

L’agilité de la chaîne

La prévision est au cœur du dispositif. Aujourd’hui, les nouveaux outils digitaux permettent d’intégrer de multiples facteurs d’influence et données historiques pour obtenir une prévision fine. L’usage de la simulation (événements discrets, jumeaux numériques) et de l’IA aide à anticiper, à tester différents scénarios et à prendre des décisions éclairées face à l’incertitude.

La supply chain gagne aussi en efficacité quand tous ses maillons collaborent bien. Pour améliorer l’agilité collective, il convient donc de :

  • Travailler en écosystèmes élargis
  • Intégrer l’ensemble des parties prenantes
  • Utiliser des plateformes collaboratives
  • Déployer des indicateurs partagés

La stabilité et la robustesse

Pour optimiser la chaîne logistique, il ne suffit pas d’innover : il faut garantir la reproductibilité, la conformité et la sécurité.

Le recours au Lean Management structure les processus. L’amélioration continue élimine les gaspillages et réduit le taux d’erreur. L’intégration des données et la digitalisation des flux assure la circulation fiable de l’information et renforce la traçabilité des opérations.

La robustesse repose sur la capacité à apprendre des expériences précédentes (retours d’expérience, analyses d’écart, suivi de KPIs multidimensionnels) pour ancrer les bonnes pratiques et affiner les processus en continu.

Les grandes étapes d’un projet supply chain en mode multidimensionnel

La gestion de projets supply chain se transforme pour tenir compte de la double exigence d’agilité et de durabilité. On peut décomposer un projet en 6 étapes-clés.

  1. Cadrer et aligner sur la performance globale

Les nouveaux projets supply chain se déroulent dans un cadre élargi. Avant de se lancer, il convient donc de bien définir ce cadre :

  • Définir des objectifs clairs, en intégrant les critères économiques, environnementaux, sociaux
  • Impliquer toutes les parties prenantes (clients, fournisseurs, partenaires, fonctions support, équipe projet)
  • Mettre en place des indicateurs multidimensionnels et un reporting transparent

2. Analyser la situation et comprendre les enjeux

Ensuite, la réussite du projet passe par une analyse approfondie de la situation initiale.

L’équipe supply chain réalise un diagnostic interne et externe (cartographie des flux, analyse des risques, identification des opportunités technologiques, anticipation des nouvelles réglementations, etc)

Les professionnels peuvent s’appuyer sur des outils d’analyse avancés : simulation, Big Data, analyses prédictives via IA, Process Mining, etc.

3. Concevoir les scénarios et arbitrer

  • Construire plusieurs propositions de solutions
  • Simuler les impacts de chaque scénario
  • Choisir le scénario qui offre la meilleure performance globale sur les différentes dimensions de la performance supply chain

4. Planifier avec agilité

Maintenant que le scénario est en place, sa mise en œuvre doit se faire avec agilité pour pouvoir absorber les aléas.

Cela passe par une planification agile :

  • Découpage intelligent en lots, gestion de la chaîne critique ou du management agile pour accélérer et sécuriser chaque phase
  • Allocation souple des ressources, anticipation des points de blocage via des outils de gestion collaborative

5. Déployer, piloter, ajuster

Le déploiement du projet se fait progressivement et intègre une analyse en temps réel de la performance, à la fois :

  • Quantitative : pilotage régulier des KPIs sur l’ensemble des dimensions, remontée proactive des aléas ou signaux faibles.
  • Qualitative : feedback permanent des utilisateurs et des partenaires, adaptation rapide si nécessaire.

L’utilisation d’outils digitaux (ERP, plateformes collaboratives, jumeaux numériques) facilite la coordination et la visibilité.

6. Capitaliser et améliorer en continu

La gestion de la supply chain n’est pas figée. Le projet évolue au fil du temps. Il s’alimente avec :

  • Les retours d’expérience et le partage des apprentissages
  • La formalisation et la diffusion des bonnes pratiques

L’objectif est de créer des boucles d’amélioration continue sur toutes les dimensions (processus, logistique, environnement, …).

 En faisant de la performance multidimensionnelle sa priorité, le supply chain management devient le véritable levier d’accompagnement des transitions numérique, industrielle et écologique.

Avec cette approche, le manager ne subit plus le changement. Il le pilote, créant ainsi une valeur durable pour l’entreprise.

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« Le Supply Chain Management est désormais un levier stratégique des transitions numériques, industrielles, sociales et environnementales. Mettre ses méthodes et outils au service de l’agilité et de la résilience des supply chain devient un véritable vecteur de compétitivité et durabilité des organisations. Piloter des projets supply chain requiert maintenant une vision et des compétences multidimensionnelles et agiles face à la rapidité d’évolution de leur environnement. »

« Raphaël OGER : Co-Directeur de l’Executive Master Management de projets Lean et Supply Chain. Diplômé d’une école d’ingénieur généraliste avec une spécialisation en génie industriel et en systèmes d’information. Ce parcours l’a ensuite conduit à intégrer IMT Mines Albi en tant qu’enseignant-chercheur. Il participe activement à la formation des élèves-ingénieurs d’IMT Mines Albi et d’IMT-BS, sur des thématiques liées à la gestion de production, la gestion des chaînes logistiques, la gestion des risques et la conception de systèmes d’information. »

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